Pour plus de la moitié des Français, trier ne suffit plus : 57% s’accordent à dire qu’il faut produire moins de déchets pour réduire son empreinte carbone et sa pollution au quotidien, un chiffre en hausse de quatre points par rapport à l’année dernière. C’est ce que révèle un sondage publié à l’occasion de la semaine européenne de réduction des déchets.
D’après les résultats de l’enquête Odoxa réalisée auprès de 12.000 Français, ceux-ci semblent d’abord plus enclins à éviter les équipements plastiques (78%) et à renoncer à l’achat de produits jetables (67%), comme les bouteilles d’eau en plastique au profit de l’eau du robinet (73%). Cette dernière option est particulièrement plébiscitée par les jeunes (65%) et les cadres (68%). En revanche, l’achat en vrac ne semble pas rencontrer le même succès, mais 50% des personnes interrogées affirment tout de même le pratiquer « occasionnellement ».
Des pratiques encore non maîtrisées
Le sondage révèle également que neuf Français sur dix se disent investis au quotidien pour limiter leurs déchets (88%). Mais si la plupart d’entre eux (90%) assure avoir acquis la pratique du tri, la réduction des déchets semble être plus complexe : 33% des Français disent rencontrer des difficultés à sur ce point, principalement parce qu’ils craignent que cela bouleverse leur quotidien (77%).
Un constat qui s’illustre par l’accueil mitigé réservé à l’obligation de tri à la source des biodéchets, mesure qui entrera en vigueur en France dès le 1ᵉʳ janvier 2024 et qui impliquera que tous les particuliers devront disposer d’une solution pratique pour gérer leurs déchets organiques (épluchures, restes alimentaires, feuilles, bois, résidus de litières pour animaux, etc.). Si 63% des Français interrogés en ont entendu parler, 21% se disent réfractaires à l’idée de se mettre au compost, autant pour des raisons de contraintes logistiques (76%) que de nuisances supposées (66%). Ce n’est toutefois pas le cas de la majorité des sondés, puisque 56% affirment avoir déjà expérimenté le compostage, 37% le pratiqueraient systématiquement et 23% seraient prêts à sauter le pas en 2024 !
Clivages sociaux et géographiques
Derrière ces résultats nationaux, l’enquête note des « pratiques très clivées » selon les classes sociales et les zones géographiques. Il existe par exemple un fort investissement en matière de réduction des déchets de la part des personnes retraitées, des propriétaires de maison, des ruraux et des habitants de petites villes. Mais c’est moins le cas des jeunes, des habitants de grandes métropoles et des résidents en appartements.
« Le cadre de vie semble constituer un critère clef de l’engagement des Français en matière de réduction des déchets alors que la préoccupation écologique, plus fortement partagée par les plus jeunes et les urbains, apparait moins déterminante des attitudes et comportements », analysent les auteurs du sondage.