La Cosmetic Valley a choisi la Guyane Française pour ouvrir sa première antenne outre-mer. Le choix de ce territoire d’Amérique du sud, qui possède l’une des biodiversités les plus variées de l’espace national, ne doit rien au hasard, compte-tenu de l’importance croissante des ingrédients d’origine naturelle dans la formulation des produits cosmétiques.
Une filière amazonienne en Guyane ?
La convention signée entre le pôle Cosmetic Valley, la Collectivité Territoriale de Guyane et son agence de développement Guyane Développement Innovation (GDI) [1], à l’occasion du congrès « Arbres et autres plantes de la cosmétopée », organisé à Cayenne les 28, 29 et 30 mars, par le CIRAD, marque une première étape dans le développement d’une meilleure connaissance des ressources locales et le développement de filières responsables. L’objectif est , entre autres, de développer la cosmétopée amazonienne et l’industrie cosmétique en Guyane française.
Pour Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley, cet accord doit permettre de « renforcer l’excellence française dans le domaine des matières premières et de contribuer au développement des territoires ultramarins en s’appuyant sur le concept de cosmétopée ».
Les richesses marines et terrestres de la biodiversité amazonienne, utilisées de manière durable, peuvent en effet jouer un rôle clé dans la réussite de la transition écologique de l’industrie française des cosmétiques tout en assurant, selon Marc-Antoine Jamet, « le rayonnement international et continental du territoire, faire progresser son taux d’emploi et sa croissance, l’entraîner dans une démarche d’excellence ».
Le programme cosmétopée
Initié par Cosmetic Valley en Polynésie française il y a une dizaine d’années, le programme cosmétopée comprend de nombreux projets de R&D et thèses destinés à évaluer le potentiel des ressources botaniques en cosmétologie. Des partenariats ont été noués avec des universités dans le monde entier, notamment au Gabon, à Madagascar, et à Mayotte. En Guyane, le projet « VALOREXTRA » vise à identifier des molécules issues d’espèces de la filière bois pour formuler un antioxydant cosmétique.
Selon la Cosmetic Valley, la prise en compte de la cosmétopée par chacun de ces territoires représente un formidable atout pour conserver leur richesse et mettre en place des filières économiques durables.
« Je me réjouis de voir bientôt émerger une cosmétique guyanaise et amazonienne, et de voir ainsi s’accroître le nombre d’emplois dans le secteur de la cosmétique sur notre territoire. Et vous me permettrez de souligner tout d’abord, l’exigence de respect des savoirs locaux accumulés par les populations locales, et que, si chaque maillon de la chaîne de valeur est concerné, nous devons néanmoins accorder une attention particulière à l’amont, c’est-à-dire aux producteurs sur lesquels reposent toutes les contraintes. Je souligne aussi la cohérence profonde de notre action : c’est un seul et même élan qui nous conduit à vouloir plus d’autonomie dans la conduite de nos affaires intérieures (et spécialement de notre politique de développement) et qui nous dicte une stratégie de valorisation de nos ressources naturelles », a expliqué Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane.