Dans une plainte en recours collectif (class action) déposée devant un tribunal de Californie, Bondi Sands est accusée d’afficher des allégations trompeuses sur des produits de protection solaire vendus aux États-Unis. Selon les plaignants la mention « respectueux des récifs » (reef friendly) serait mensongère puisque les produits contiennent des filtres chimiques, tels que l’avobenzone, l’homoslate, l’octisalate, et/ou octocrylène, qui « ne sont pas sans danger pour les récifs » [Moran v. Bondi Sands (U.S.) Inc., 21-cv-07961-JSW (N.D. Cal. Apr. 29, 2022)] [1].
Selon le Sydney Morning Herald, qui a révélé l’affaire, d’autres fabricants de produits solaires, notamment Banana Boat et Edgewell Personal Care [2], font l’objet de plaintes similaires.
En réponse aux questions du quotidien australien, Bondi Sands a déclaré que ses « produits solaires sont fabriqués en Australie et sont conformes aux réglementations de la TGA, dont les normes en matière de FPS sont les plus strictes au monde, et sont conformes aux réglementations exigeantes de l’UE et de la FDA ».
Sans oxybenzone, ni octinoxate
La société basée à Melbourne fournit désormais sur son site web une définition de ce que signifie "Reef Friendly", selon elle : l’absence d’oxybenzone [3] et d’octinoxate [4].
« Il est important de savoir que le terme ‘Reef Friendly’ n’est ni défini ni réglementé par les autorités, donc lorsque vous voyez ces mots sur les écrans solaires Bondi Sands, cela signifie simplement que toute notre gamme de soins solaires a été formulée conformément à la réglementation d’Hawaï et ne contient ni oxybenzone et ni octinoxate. Nous continuerons à faire évoluer les formules de nos produits en fonction des conseils des autorités locales et internationales », indique le site.
L’État de Hawaï interdit effectivement depuis le 1er janvier 2021, les écrans solaires contenant ces deux filtres, sans pour autant donner de définition de ce que serait un produit sans danger pour les récifs ou les coraux.
Les recours collectifs lancés contre Bondi Sands et d’autres fabricants devraient donc se focaliser sur la question de savoir dans quelle mesure les termes reef friendly et reef safe sont trompeurs pour des consommateurs sans expertise en matière de formulation de produits solaires.
Si les effets négatifs de l’oxybenzone sur les coraux sont assez bien documentés, l’impact des différents filtres UV chimiques déversés chaque année dans les océans reste encore un sujet de controverse, certains scientifiques pointant plutôt l’impact du réchauffement climatique. Néanmoins, la recherche sur le sujet progresse et certains mécanismes d’action commencent à être mieux connus.