Si la notion de cosmétique green, ou cosmétique verte, reste encore floue, les produits revendiquant ingrédients et des formules naturelles, ainsi que des emballages et mode de fabrication soucieux l’environnement soucieux de l’environnement, continuent d’intéresser les Françaises.
Attention aux ingrédients et aux labels
Selon le dernier Baromètre Green 2023 de Blissim [1], plus d’une femme sur deux (51%) se sent aujourd’hui concernée par la cosmétique green, et affirme avoir modifié sa routine beauté au profit de produits plus écoresponsables.
Si près de trois répondantes sur dix (29%) affirment avoir commencé par une alimentation bio ou locale avant de verdir leur salle de bain, le sondage révèle qu’elles portent désormais une plus grande attention à ce qu’elles appliquent sur leur peau plutôt qu’à ce qu’elles mettent dans leur assiette. Plus des deux tiers des sondées (68%) déclarent acheter des soins visage green, suivis de produits capillaires green (49%) et de soins pour la douche green (48%), avant des produits alimentaires green (31%), et des accessoires green (28%). Est-ce un effet de l’inflation qui a touché les produits alimentaires et conduit à une désaffection vis-à-vis des produits certifiés bios ?
À noter que le maquillage semble pas encore parvenir à s’imposer sur la scène d’une beauté plus respectueuse de l’environnement avec seulement 21% des suffrages. Résultat, probablement de l’absence d’alternatives à certains ingrédients d’origine pétrochimique clés pour des résultats jugés essentiels, notamment le long lasting et l’impact couleur.
Lors de l’acte d’achat, l’intérêt pour les produits verts se traduit par une attention portée à la liste des ingrédients d’un produit de beauté, avec une lecture régulière pour 52% des Françaises, et systématique pour 19% d’entre elles. Notons toutefois qu’une majorité de celles qui ne lisent pas les formules des cosmétiques se tourne vers des applications pour accéder à des informations sans doute plus claires (56%).
Il faut dire que la multiplication des notions et concepts tend à se semer la confusion parmi les consommatrices, qui ne savent majoritairement pas distinguer un produit green d’un produit écologique, végan ou naturel (55%). Résultat, elles se tournent vers les labels, qui se révèlent être des déclencheurs d’achat pour 63% des répondantes, en baisse toutefois par rapport à l’année dernière (68%). Les plus connus sont Cosmétique bio (89%), Cruelty Free (61%) et Vegan (57%).
Alors que signifie le mot ’green’ pour les Françaises ? Le terme est avant tout associé à une liste d’ingrédients « propres » (47%), mais certaines le voient aussi comme une caution en matière de bien-être animal (36%), le fait d’avoir une conscience écologique forte (35%), ou des engagements sociétaux forts (31%). Notons toutefois que près de la moitié des sondées (45%) estiment que le green correspond à l’ensemble de ces critères.
Le prix, toujours un frein
Si la majorité des consommatrices françaises interrogées par Blissim a bel et bien transformé ses habitudes beauté et continue à demander une routine plus naturelle et écoresponsable, plus de quatre femmes sur dix (42%) n’ont toujours pas sauté le pas. Une situation qui pourrait s’expliquer par le prix des produits concernés, encore jugé trop élevé par un tiers du panel, mais aussi par le manque de diversité que certaines disent observer dans les rayons de ces cosmétiques. En effet, plus d’une femme interrogée sur dix (12%) affirme que la beauté green n’est pas encore assez variée.
On peut estimer que la réduction de l’écart de prix sous l’effet de la massification du marché des cosmétiques verts, et que l’évolution technologique, notamment sous l’impulsion des biotechs, permettront d’ancrer de façon définitive le green dans les salles de bain françaises.