Premium Beauty News - Depuis son rachat fin 2016, vous avez multiplié par cinq le chiffre d’affaires de Méthode Physiodermie, qui est aujourd’hui commercialisée dans plus de mille instituts de beauté et spas à travers une vingtaine de pays. Peut-on revenir sur votre stratégie de développement ?
Alexandre Vacher – Entre 2016 et aujourd’hui, le nombre de pays dans lequel la marque est présente n’a en réalité pas beaucoup augmenté. Il doit y en avoir trois ou quatre en plus, mais pas davantage. En fait, ce n’est pas notre objectif premier.
Méthode Physiodermie est une marque de soins dont la promesse ultime, depuis sa création en 1974 par le docteur Franco Calato, biologiste et naturopathe, est d’améliorer la qualité de la peau et d’apporter des réponses concrètes à des problématiques cutanées : signes de l’âge mais aussi acné, rosacée, dermatite… C’est pourquoi la marque est uniquement distribuée en instituts de beauté et en spas. Méthode Physiodermie, ce sont des produits de soin experts potentialisés en cabine grâce à une gestuelle technique permettant d’accentuer les résultats. Sans oublier que toutes les personnes qui consultent une praticienne Méthode Physiodermie bénéficient d’un diagnostic de peau précis avec une réponse personnalisée.
C’est pourquoi notre stratégie de développement passe avant tout par la proximité avec nos clients, grâce notamment à l’ouverture de filiales. Notre filiale en France représente 25% de notre chiffre d’affaires. Nous avons également deux filiales en Asie, à Singapour et en Chine. Cette stratégie de proximité facilite aussi la formation de nos partenaires, qui est une priorité. Rien qu’en France, nous avons trois formatrices dédiées. Nous sommes en train de développer une application d’e-learning dans un souci constant d’amélioration de notre service client et de professionnalisation de nos partenaires.
Premium Beauty News - La ligne de soins certifiés bio Clinical Swiss Organics a rapidement vu le jour après votre arrivée aux commandes de la marque. Quelle a été votre réflexion ?
Alexandre Vacher - Quand j’ai repris Méthode Physiodermie, j’ai réuni l’équipe du service R&D pour mener une réflexion poussée sur les attentes des consommateurs pour les dix prochaines années. Il nous a semblé évident que la demande en termes de résultat mais également de naturalité serait toujours plus importante et que l’on ne reviendrait pas en arrière.
Partant de ce constat, nous avons conçu une gamme complète pour le visage alliant naturalité et efficacité. Le choix de la certification Cosmos Organic par Ecocert Greenlife selon le référentiel le plus strict d’Europe, retranscrit la philosophie de la marque tournée vers la rigueur dans la recherche et l’excellence des soins. Pour affiner toujours un peu plus l’offre green, nous avons sorti il y a quelques jours (tout début juin), un démaquillant biphasé contenant notamment du bisabolol et un peptide anti-âge pour apporter une « touche soin ».
Contrairement aux Français et plus largement aux Européens, la clientèle chinoise est moins sensible à la caution du naturel et du bio. En Asie, on communique davantage sur le résultat et les actifs phares présents dans les produits, qui sont des arguments qui parlent à des consommatrices très informées des derniers ingrédients en vogue et de leurs bienfaits.
Premium Beauty News - La Chine semble occuper une place de choix dans votre stratégie de développement. Racontez-nous.
Alexandre Vacher – Méthode Physiodermie est une marque premium dont l’efficacité des actifs rigoureusement sélectionnés et le discours professionnalisant sont très en phase avec les attentes du marché chinois.
En effet, cette population à la peau de plus en plus sensible est très friande de nos produits sur les catégories anti-âge, acné et anti-rougeurs. La Chine est un marché très complexe : c’est pourquoi nous avons fait le choix d’ouvrir une filiale à Pékin (Laboratoire Sintyl Beijing Cosmetics Co. Ltd) qui emploie actuellement trois personnes dédiées à la promotion des produits Méthode Physiodermie. Au premier semestre 2023, les ventes réalisées en Chine ont représenté 40% de notre chiffre d’affaires total. C’est vrai que ce pays est en train de prendre une place très importante dans le développement de l’entreprise.
Premium Beauty News - Comment est opérée la distribution en Chine ?
Alexandre Vacher - Le concept très populaire en Chine, contrairement à l’Europe où les lieux de beauté sont plus intimistes, est le médispa. Ce sont d’immenses établissements pouvant parfois faire 500 voire 600 mètres carrés, sur plusieurs étages avec une zone humique - composée d’une piscine, d’un hammam, d’un sauna – un espace dédié aux technologies, un espace pour les soins manuels, encore un autre espace pour les produits retail, mais également un club social pour se retrouver, etc. La population chinoise se rend au médispa pour bénéficier d’une expertise dédiée à ses problèmes cutanés auprès de spécialistes de la peau, comme des esthéticiennes mais aussi des médecins.
Premium Beauty News - Et qu’en est-il de Singapour ?
Alexandre Vacher - Concernant le réseau de distribution cela ressemble davantage à l’Europe avec une approche disons plus traditionnelle. Notre filiale locale (Laboratoire Sintyl Singapore Pte Ltd) fonctionne bien. Elle nous permet de mieux faire connaître nos produits et aussi d’avoir un meilleur suivi commercial mais aussi d’être très présents en termes de formation de nos partenaires. Nous sommes en réflexion sur l’ouverture d’autres filiales dans d’autres pays, mais il est trop tôt pour en parler.