Multipliant les atouts d’authentification, de sécurité, de transparence, d’écoconception et de relation client, la technologie de la blockchain a séduit la marque de parfums de niche Le Jardin Retrouvé. Créée par le maitre parfumeur Yuri Gutsatz en 1975 et relancée en 2017 par Michel Gutsatz, son fils, et Clara Feder, la marque a fait le pari gagnant d’une ouverture forte sur le marché chinois, annoncé comme le prochain second marché du parfum dans le monde.
« Nous avons fait le bon pari. Les ventes sont vraiment au rendez-vous et nous allons certainement cette année tripler ou quadrupler notre chiffre d’affaires global, avec la Chine comme moteur », déclare Michel Gutsatz.
Portée par une nouvelle identité de marque et un virage affirmé vers la parfumerie clean, Le Jardin Retrouvé s’installe donc sur cette dynamique asiatique.
« Avec cette accélération, nous nous sommes alors aperçus qu’il y avait en Chine un problème énorme de contrefaçon et de circuits parallèles. C’est d’ailleurs aussi un problème en France », explique Clara Feder. « Partout dans le monde, le problème pour nos distributeurs autorisés était de convaincre leurs clients finaux que les produits étaient authentiques. Donc cette peur est réelle partout. Sur un grand nombre de marchés importants, marques et distributeurs se posent tous la même question, comment peut-on authentifier nos produits ? », ajoute Michel Gutsatz.
Pour rassurer clients et distributeurs et garantir l’authenticité du produit livré, les créateurs se sont tournés vers la technologie de la blockchain proposée par Sorga.
« Avec cette technologie tout le monde est gagnant, le client final qui a peur d’acheter une contrefaçon, le distributeur qui peut faire la preuve qu’il est un distributeur autorisé, et la marque qui rassure ses clients », assure Michel Gutsatz.
Traçabilité et relation client
Au-delà de la garantie d’authenticité, les créateurs ont très vite été convaincus également par les atouts de la technologie blockchain en termes de traçabilité et de relation client.
En scannant le QR Code apposé sur le packaging, tout consommateur peut accéder à un grand nombre d’informations inviolables retraçant l’origine et la fabrication du produit. Dans un second temps si le produit est acheté, le client peut s’inscrire via un code indiqué à l’intérieur de l’emballage. Il reçoit alors un certificat de propriété et peut être ainsi identifié par la marque comme unique possesseur du produit. Il peut également consulter un surplus d’informations fournisseurs, certificats ISO, IFRA, localisation des usines, etc.
« Quand un client s’inscrit la plateforme Sorga une fois en possession du produit, nous recevons directement un email qui nous permet de faire entrer cette personne dans un flow d’automation. Nous pouvons alors établir une conversation en direct avec lui. Pour une marque c’est fabuleux, surtout si l’on vend à l’autre bout du monde », explique Michel Gutsatz. « Les marques aujourd’hui n’ont pas accès à leurs consommateurs dans le monde entier, là elles vont l’avoir grâce à la blockchain, c’est un énorme pas en avant », ajoute Clara Feder.
La plateforme est disponible en quatre langues, anglais, français, chinois et espagnol, mais les échanges directs sont en traduction immédiate et peuvent donc se faire dans n’importe quel pays.
Les parfums Le Jardin Retrouvé ont adopté la technologie blockchain depuis janvier dernier. Le « diamant » Sorga, QR Code, scelle le pack secondaire, et le code propriétaire est inscrit à l’intérieur.
La blockchain alliée du luxe
Au regard de l’intérêt qu’elle peut apporter à cette catégorie de produit de luxe, la technologie blockchain est promise à se développer.
Trois géants de l’industrie du luxe, Cartier (groupe Richemont), LVMH et Prada ont lancé il y a un an Aura, une plateforme blockchain commune au service de la transparence, de l’authenticité et la traçabilité de leurs produits.
« Dans la cosmétique, les marques le font surtout pour la traçabilité. Ensuite, il y a la poussée sur la transparence, c’est une demande importante et il faut trouver des moyens de certifier les informations. De plus en plus de choses vont être demandées pour que les consommateurs soient rassurés sur l’origine du produit, des preuves qu’il va falloir rendre disponibles. Les pays eux mêmes, l’Europe, La Chine qui est dans une optique de certification et de qualité, l’exigent. Donc la blockchain a beaucoup de chance de se développer dans le luxe et la parfumerie », assurent les créateurs du Jardin Retrouvé.