Des substances surveillées
« Les produits cosmétiques, dont font partie les produits de protection solaire, sont soumis à une réglementation extrêmement stricte, dont l’application est étroitement contrôlée par les autorités sanitaires européennes comme françaises. Tous les produits et les ingrédients cosmétiques mis sur le marché sont donc sûrs pour la santé », souligne le syndicat professionnel.
La FEBEA indique par ailleurs que les filtres solaires font l’objet d’un encadrement supplémentaire. Étant donné leur rôle majeur pour la santé, leur utilisation est réglementée et le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), organisme de conseil scientifique auprès de la Commission européenne, vérifie régulièrement les données disponibles sur leur efficacité et leur innocuité.
« L’octocrylène, le filtre solaire mis en cause par l’étude, vient à ce titre d’être réévalué par le CSSC (avis préliminaire de janvier 2021) qui a réaffirmé sa sécurité aux doses autorisées », rappelle la FEBEA. Un point que les auteurs de l’étude interrogent toutefois du fait, disent-ils, du caractère incomplet des données disponibles à ce jour.
Des substances à maîtriser
Selon la Fédération, l’étude réalisée par le CNRS et Sorbonne Université a toutefois le mérite de rappeler « l’importance de maitriser l’octocrylène tout au long du cycle de vie du produit ». Et c’est ce que font les industriels, précise le syndicat professionnel. En effet, la possible présence de traces infimes de benzophénone dans un produit contenant de l’octocrylène est « une donnée connue et prise en compte de longue date dans l’évaluation de la sécurité de l’octocrylène », explique la FEBEA, en ajoutant que les fabriants veillent précisément « à ce que les quantités soient toujours en dessous des seuils de toxicité afin de garantir une totale innocuité sur la santé des personnes ».
On notera d’ailleurs que l’article publié dans Chemical Research in Toxicology invite les industriels souhaitant continuer à utiliser l’octocrylène dans leur formules à développer un stabilisant sûr empêchant la formation de benzophénone. « Nos résultats ont en effet démontré que le taux d’augmentation de la concentration en benzophénone dépend plus de la formulation du produit que de la concentration initiale en octocrylène », soulignent les auteurs.
Des seuils de sécurité respectés
Enfin, la FEBEA insiste sur le fait que les quantités d’exposition à la benzophénone mentionnées dans l’étude sont inférieures aux seuils de sécurité. « L’exposition décrite par l’étude serait au maximum de 0,5 mg/jour (si l’on s’applique 18 g de produit solaire par jour), soit trois fois moins que la dose maximum tolérée par voie orale. Dans toutes les hypothèses, ces traces de benzophénone n’ont donc aucun impact sur la santé ».
Pour la FEBEA, aucun doute donc : « L’utilisation de certains produits de protection solaire dans les 12 mois suivant leur ouverture, ainsi que cela est recommandé sur les emballages, permet d’assurer l’efficacité du filtre solaire et la stabilité de la formule ».
La Fédération rappelle enfin l’importance des produits solaire dans la lutte contre les cancers cutanés, qui sont ceux qui progressent le plus en France. Or, un Français sur cinq n’utilise jamais de protection solaire à la plage malgré les mises en garde régulières des dermatologues et des cancérologues.