Créée à Marseille par Julie Ducret en 2009, Pulpe de Vie défend alors une cosmétique fabriquée à partir de fruits invendus, moches ou mal calibrés, sourcés auprès de producteurs de la région. Le concept de l’upcycling, largement repris depuis, s’inscrit dans la tendance et lui permet de progresser pour atteindre aujourd’hui un taux de croissance de 30% en 2023 par rapport à l’année dernière, et un chiffre d’affaires de plus de 3 millions d’euros.

Distribuée dans plus de 2000 points de ventes de la grande distribution en France — réseaux Carrefour, Casino, Lidl et Intermarché — et sur son site marchand pulpedevie.com, la marque propose 40 références en soins visage et hygiène du corps, certifiés bio et toujours à partir de fruits déclassés, dont le prix n’excède pas 12 euros.

« Des soins visage aux dentifrices, en passant par les déodorants solides et capillaires, nous couvrons à peu près tous les besoins de la salle de bains. Chaque produit réunit toujours deux fruits que l’on couple en général avec deux actifs brevetés pour les soins et des prébiotiques. Toute notre gamme propose des prébiotiques, ce qui fait que la peau se défend bien naturellement. Nous sommes les seuls à faire cela sur le soin grande distribution », explique la fondatrice.

La fabrication des produits, est 100% française, réalisée dans l’une des quatre usines partenaires de la marque.

Passer en régénératif

En mars 2023 l’entreprise a procédé à une levée de fonds de 1,1 million d’euros afin de donner un nouveau coup d’accélérateur à sa progression. Celle-ci a permis de doubler le nombre de collaborateurs qui s’élève aujourd’hui à 15 personnes, avec le recrutement notamment de commerciaux. Une autre part du budget est dédié à la digitalisation du concept sur les médias et réseaux sociaux, et au développement à l’export.

« Nous avons ouvert l’export cette année. Prioritairement l’Europe avec l’Allemagne d’abord, l’Italie, l’Espagne, puis la Belgique, la Suisse, et l’on regarde le Royaume Uni. Petit à petit nous agrandirons le cercle mais en réfléchissant au modèle le moins émetteur de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas simple », poursuit Julie Ducret.

La troisième part d’investissement concerne la transition écologique de la marque.

« Nous voudrions pousser notre modèle pour non seulement être moins polluant mais aussi être plus régénératifs en nous occupant plus encore de nos agriculteurs », explique la chef d’entreprise.

Pulpe de Vie travaille depuis 14 ans avec une vingtaine de producteurs locaux auprès de qui la marque s’engage à acheter deux ans de stocks de fruits invendus pour les sécuriser, ce qui représente pour eux 20% de rémunération complémentaire.

« Nous ne sommes pas qu’une marque de cosmétique. Nous avons un lien avec la terre et le vivant qui est énorme, nous avons un pacte territorial, donc nous voulons renforcer le locavore. Je suis convaincue que l’on passera toutes ces crises de réchauffement climatique avec cette logique locale, cette coopération locale, ce soutien », conclut Julie Ducret.