Textures solides de toutes formes, cires, poudres, émulsions huileuses ou aqueuses, la galénique des produits cosmétiques a pris une importance croissante au fur et à mesure que la naturalisation des formules et la recherche de formats plus durables sont devenues des éléments clés du développement de nouveaux produits. En effet, si les consommateurs sont en quête de produits naturels et durables, ils sont rarement disposés à renoncer à la sensorialité, à l’efficacité et à la facilité d’utilisation auxquelles la cosmétique moderne les a habitués.
Des tendances qui stimulent la créativité des formulateurs
« L’indice de naturalité défini par la norme ISO 16128 est un des critères prioritaires aujourd’hui pour nos clients. Le pourcentage d’ingrédients d’origine naturelle contenu dans un produit est devenu la référence en matière de formulation cosmétique », confirme Anne-Sophie Gardes, EMEA Regional Technical Director Beauty & Personal Care chez IMCD.
À ce jeu, les laboratoires de formulation cosmétique doivent faire preuve d’une créativité sans limite pour combiner les ingrédients qui permettront d’offrir de hauts niveaux de naturalité avec toute l’efficacité et le plaisir d’utilisation attendus. Et s’il est un domaine où l’on ne peut transiger sur aucun de ces aspects, c’est bien celui des écrans de protection solaire !
« C’est une des catégories les plus difficiles à formuler aujourd’hui. Il faut à la fois offrir de hauts niveaux de protection tout en répondant aux attentes légitimes en matière de protection de l’environnement et de naturalité des formules », poursuit la scientifique. Il faut ainsi arbitrer entre les différents filtres selon le spectre de protection recherché, l’impact potentiel sur l’environnement, notamment les coraux et les organismes marins, les législations locales et les « listes noires » des marques.
Sponsor du Sensory Bar, lors de la dernière édition du salon in-cosmetics Global à Paris, IMCD Beauty & Personal Care a choisi d’illustrer ce défi créatif avec deux formules solaires aux textures à la fois innovantes et surprenantes : Extra Fluid Sunscreen, un écran fluide formulé sans eau, et Hydra Sun Pearls, des perles solides à étaler sur la peau contenant 33% d’eau.
« L’idée de départ était de montrer que l’apparence des formules est parfois très éloignée de leur composition réelle. Dans un cas on a une formule laiteuse, qui évoque généralement une émulsion aqueuse, et pourtant sans eau. Dans l’autre cas, on a des petites billes qui évoquent une formule anhydre riche en cire, mais qui contiennent de l’eau », explique Anne-Sophie Gardes.
Un écran fluide anhydre
Pour son Extra Fluid Sunscreen, un écran corps et visage qui affiche un indice de naturalité de 93,34%, IMCD a utilisé un émulsionnant NIKKOL Nikkomulese WO-NS), un mélange optimisé de deux molécules émulsionnantes et d’un agent structurant, pour assurer la dispersion des particules tout en contribuant à booster le SPF. La texture soyeuse a été affinée à l’aide d’émollients et d’une poudre matifiante (GRANPOWDER BBP-700) pour réduire l’effet gras des huiles.
De la cire d’abeille et un modificateur de rhéologie gélifiant (MIGLYOL GEL) contribuent également au maintien en suspension de l’oxyde de zinc (UV Cut ZnO-65-CC), un écran minéral qui offre une bonne protection UVB et UVA, facilitant ainsi la création de formules courtes. La valeur du FPS obtenu in vitro est de 51,4 (in vivo, 47,8) pour un UVA PF de 25,3.
« Avec cette formule fluide, on obtient un écran solaire très facile à étaler, idéal pour le visage et le corps. L’oxyde de zinc apporte une excellente protection et sans effet blanc, grâce à la qualité de sa dispersion et sa mise en synergie avec une association spécifique d’ingrédients ».
Des perles solides à haute sensorialité
Les billes solaires Hydra Sun Pearls SPF 25 ont été conçues pour offrir une monodose de soin protecteur pour les mains. Chaque bille fond dans la main délivrant ainsi toujours la même quantité de crème. Malgré leur format solide, ces billes contiennent 33% d’eau, ce qui leur confère une sensorialité légère et peu grasse, très éloignée de la lourdeur des formules à base de beurres et de cires.
« Les crèmes de soin des mains revendiquent de plus en plus souvent un FPS. Dans ce cas, il s’agit d’une émulsion eau dans l’huile, la phase externe est huileuse ce qui apporte du confort à la peau. La phase aqueuse apporte de la fraicheur et de la légèreté », souligne Anne-Sophie Gardes. « La présentation sous forme de billes monodosées, permet de réduire le gaspillage en ne délivrant que la dose strictement nécessaire à chaque utilisation ».
Ici encore, l’émulsionnant principal est le NIKKOL Nikkomulese WO-NS. Il est accompagné d’une cire de son de riz (qui apporte la structure) et d’une dispersion d’oxyde de zinc (UV CUT ZnO-65 CC) pour la protection solaire. Pas de filtre chimique ni de dioxyde de titane. L’indice de naturalité est de 99,35%.
Deux belles démonstrations des potentialités créatives aujourd’hui permises par la variété des ingrédients cosmétiques disponibles sur le marché, même en recherchant un haut pourcentage de naturalité pour des formules aussi sensibles que des écrans solaires !