Basée à Montpellier, la jeune société Yifixia s’est lancée en 2022 sous l’impulsion de deux chercheurs, Nicolas Gaboriaud-Kolar, docteur en chimie des molécules naturels et Rémi Przybylski, docteur en génie des procédés, pour valoriser les coproduits agricoles de la région Occitanie, en molécules d’intérêt.
« Nous nous appuyons sur des technologies d’éco-extraction et grâce à nos expertises, nous pouvons combiner ces technologies à la chimie blanche, donc l’utilisation d’enzymes ou de micro organismes pour continuer à sortir ces molécules jusqu’à épuisement du coproduit source, et en tirer un maximum de valeur ajoutée », explique Nicolas Gaboriaud-Kolar.
L’approche d’Yifixia relève bien de la valorisation en cascade d’un déchet considéré comme une source potentielle de plusieurs ingrédients. « En choisissant de manière pertinente les technologies nous allons pouvoir générer deux à trois ingrédients à partir d’une seule et même matière première », assure le fondateur et dirigeant de l’entreprise.
Les développements se concentrent sur les ingrédients de formulation, un premier excipient sera commercialisé en fin d’année. « Sur le volet excipients naturels, il n’y a pas beaucoup d’alternatives sur le marché, et pourtant il y a une demande croissante de la part des consommateurs pour des produits sains et naturels. Notre but est de pouvoir proposer aux fabricants des ingrédients naturels issus de matières premières renouvelables pour qu’ils puissent formuler des produits cosmétiques avec des alternatives », déclare Nicolas Gaboriaud-Kolar.
L’entreprise vise un catalogue de cinq à huit extraits d’ici trois ans.
Un sourcing exclusivement local et engagé
Yifixia travaille en direct avec ses fournisseurs, transformateurs du secteur agro alimentaire de la région Occitanie. « Cela nous permet de connaitre nos fournisseurs, de comprendre comment ils travaillent et de leur apporter des conseils pour que le coproduit ne soit pas trop dégradé et que l’on puisse le récupérer dans les meilleures conditions », explique le dirigeant.
Par ailleurs c’est une entreprise à impact, dont le but n’est pas la simple recherche du profit mais un impact positif pour l’environnement ou la société. De fait, elle intègre comme volet statutaire le fait d’être engagée auprès de ses fournisseurs et achète la matière première au prix le plus élevé possible. « C’est une façon de valoriser leur travail, de mettre en avant un produit régional et aussi pour que cela ait un effet incitatif. Enlever un coproduit est coûteux pour les transformateurs. L’idée est de transformer des coûts en revenus », note le responsable.
Pour accompagner ses partenaires dans cette démarche, Yifixia propose d’ailleurs une activité de service aux entreprises qui souhaitent valoriser leurs déchets.
« Nous réfléchissons également à proposer cette offre de service dans l’autre sens, à savoir une offre qui partirait du besoin d’un fabricant de cosmétique pour un actif ou un ingrédient à partir d’un coproduit. L’objectif est de faire le lien entre le monde agricole et la cosmétique à travers l’ensemble de nos expertises », conclut Nicolas Gaboriaud-Kolar.